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La sérophobie, c'est quoi ?

En tant que personne séropositive, on ne peut pour l'instant pas y échapper. La sérophobie est encore très présente dans notre société et il arrive régulièrement qu'on y soit confronté. Pour beaucoup, c'est peut-être ce qu'il y a de plus dur à vivre lorsqu'on est séropo. Plus compliqué encore que le VIH en lui même.

La sérophobie, c'est le rejet d'une personne vivant avec le VIH, parce qu'elle vit avec le VIH. Cela peut prendre la forme d'une rupture de couple, d'un blocage sur une application de rencontres, d'insultes sérophobes, mais également de comportements non verbaux notamment en milieu médical.

La sérophobie, c'est de l'ignorance

Il ne faut pas oublier que tous ces motifs de rejet envers une personne séropo sont totalement infondés. Bien souvent, les personnes sérophobes ont peur d'être contaminé par le VIH alors même que le traitement que prennent les séropos rend tout risque de transmission nul. Cette ignorance, ce retard dans l'information peut même mener à des discours haineux et insultants. L'ignorance créé la peur, qui elle même peut devenir de la haine pure et simple.

Face à la sérophobie, la principale arme est la diffusion de l'information. Faire savoir à ceux qui ne savent pas, éduquer et informer. C'est terriblement injuste, mais tu risques fort d'y être confronté.e. Il fallait bien un mauvais côté.

Dire ou ne pas dire

Lorsqu'on rencontre une personne, que ce soit pour du long terme ou quelque chose d'éphémère, la question se pose : Est-ce que je lui dis ? La première chose à savoir, c'est que rien ne te force à le dire. Si tu as ton traitement, ta charge virale indétectable, tu ne fais courir de risque à personne. De ce fait, ton statut sérologique ne regarde que toi et seul toi décide si tu le dis ou non. Et puis, finalement, chacun est responsable de sa protection.

T'es clean ?

C'est surement la question sérophobe qui revient le plus souvent sur les applications de rencontre. Et pourtant, elle n'a aucun sens. Premièrement, son caractère insultant. Une personne séropo ne serait pas "propre" ? Deuxièmement, le VIH est transmis lorsqu'il n'y a pas de traitement, donc quand une personne est porteuse du VIH sans le savoir. Demander son statut sérologique à quelqu'un dans le but de le rejeter en cas de séropositivité, c'est surtout mettre de côté les personnes qui, justement, n'ont aucun risque de lui transmettre.

Fake news et intox autour du VIH

Le VIH est un virus, et comme d'autres virus, il est au centre d'une théorie complotiste gigantesque. Toute sorte de légendes et de croyances viennent s'y greffer et beaucoup de personnes très mal intentionnées y ont vu une chouette occasion d'exercer leur influence. Même si, d'un côté, il vaudrait mieux que ces discours soient totalement ignorés, la réalité est qu'ils font beaucoup de mal. Impensable donc de fermer les yeux sur leur existence : il faut les dénoncer !

Les guérisseurs et les naturopathes

On les voit sur les réseaux, ou trônant fièrement en tête de gondole dans cette librairie au bout de la rue. Pourtant, ces gens sont des criminels. On ne compte plus les ouvrages qui incitent les personnes séropos à se soigner à l'aide de pierres ou de plantes, en changeant de régime alimentaire pour une prétendue guérison. Ces individus, grâce à ces histoires, vendent des quantités énormes d'exemplaires. La vérité n'a aucune importance, et entretenir ces mythes dangereux rapporte beaucoup d'argent. Certains n'hésitent pas à raconter des histoires de guérisons spontanées pour prouver l'efficacité de leur technique. Ce n'est jamais sourcé et c'est toujours complètement FAUX. Ces discours incitent les plus crédules et les plus vulnérables à arrêter leur traitement où à rompre leur parcours de soin. Ils se rendent alors compte, souvent trop tard, que se nourrir de graines germées en portant un bracelet en quartz n'a eu, évidemment, aucun effet sur le VIH. Si ce n'est qu'il a pu se développer tranquillement, sans rien pour l'en empêcher. Ces personnes ne sont pas médecins !

L'intox sur l'origine du VIH

L'origine du VIH fait l'objet d'un consensus scientifique depuis pas mal de temps : le virus, déjà existant chez les singes, a été transmis à l'homme suite à une blessure causée par l'animal lors d'une chasse ou par la consommation de sa viande contaminée par le virus. Pourtant, nombreuses encore sont les personnes qui insistent sur le mythe de la création en laboratoire, la transmission volontaire dans les vaccins, où même de l'arme virale destinée à réduire la population mondiale. Tout ceci est bien entendu complètement faux et a pour but de générer du clic, de l'audience, et finalement de l'argent. Ces personnes semblent ignorer qu'on peut très bien vivre avec le VIH aujourd'hui grâce aux traitements, et que c'est plutôt mal parti pour un virus censé réduire la population.

La transmission hors relation sexuelle

Le VIH se transmet de trois façons différentes : les fluides sexuels (sperme, mouille), les aiguilles contaminées (injection principalement), et le lait maternel. Tous les autres moyens de transmissions que tu pourra lire sont faux. Le VIH ne s'est jamais transmis en s'embrassant, en se touchant, en partageant un verre, une brosse à dent, ni quoique ce soit d'autre. C'est un virus extrêmement fragile qui ne survit qu'une ou deux secondes à l'air libre.

En charge virale indétectable, aucune transmission n'est possible, peu importe le moyen.